Les dits du corbeau noir

 Photo de Michel Jourdain

L'AME ? Réflexion Bran Du       Avril 2023

Une réflexion majeure, subtile, complexe et délicate...

L'Âme nous disent eux-mêmes les Druides serait « immortelle » et connaîtrait plusieurs destinations possible lors de son voyage une fois libérée de son support charnel, de son enveloppe corporelle...

Don acte, mais nous ignorons sous quelle « forme » se véhicule cette âme et sa « nature » même...

Une question fondamentale se pose est-elle « personnifiée », garde-t-elle son identité spécifique et singulière ou non ?

On suppose que sa nature est vraisemblablement « spirituelle », « éthérique » et qu'elle serait apparentée à la Lumière....

Si l'on émet l'hypothèse que ce « Manred » (Germe de Lumière) « ensemencé » dans un corps humain y trouve son potentiel de développement une fois que la conscience animant ce corps en conçoit l'existence et son « alchimique maturation » et valide celui-ci en l'accompagnant dans son processus de spiritualisation de l'être lui-même, ce Germe de Lumière « réalisé », accompli » dans ses buts et objectifs quitterait son « corps chrysalide » pour regagner son point d'émanation originel... Sa Source primitive, son Chaudron initial... (Chargé peut-être des informations et données collectées par l'expérience humaine singulière vécue terrestrement au sein de l'individu dont il fut l'hôte ?)

Il deviendrait (supputation toute personnelle) alors Lumière dans la Lumière, Souffle dans le Souffle, Respiration dans le Grand Respir de l'Univers en ayant qui plus est apporté à la Conscience Universelle les dites données et informations (les fruits des expériences menées et conceptualisées sur terre) en contribuant ainsi à alimenter les Lois d'Evolution de la dite Conscience ! ?

Voilà un schéma de possibilités parmi bien d'autres, une option donc qui n'engage que moi-même et qui me conviendrait assez bien sans prétendre à une vérité ni à un postulat exact pour autant...

La séduction pour ce modèle vient d'une certaine forme de cohérence dans sa conception et formulation et l'approche « poétique » de ce concept ainsi que dans l'imaginaire qui l'envisage...

Les récits celtiques dont nous disposons nous font part pour certains de l'existence post-mortem d'îles merveilleuses exemptées de tous les maux qui nous affligent de notre « vivant » (vieillesse, maladie, faim, guerre etc...) et où nous serions gratifiés de toutes les félicités, de toute la bienveillance et la bienfaisance offertes généreusement et dans l'abondance...

Mais, car il y a un mais, ce « paradis celtique » (baradoz en breton) semble davantage s'adresser à notre matière corporelle qu'à une Âme ? ! Nous aurions lors le privilège d'une nouvelle existence sous la même forme que celle dons nous disposions de notre vivant ? (soit une sorte de « réincarnation paradisiaque?)

J'avoue que j'ai du mal à valider et à cautionner ce postulat, séducteur il est vrai, mais qui pour moi ne sonne pas spirituellement « juste »....

Ce n'est pas de la Matière que j'attends une félicité éternelle, mais bien de l'Esprit, du pur Esprit....et nul besoin d'une ré-matérialisation corporelle pour cela !...

Peut-être que la peur d'une dilution totale de notre personnalité au sein d'un état « éthérique » nous amène à concevoir des modèles plus « sécurisants » tant nous tenons à notre singulière et spécifique « personne » ?

Nous voulons bien semble-t-il changer d'état après notre mort mais en demeurant ou en redevenant le même ce qui nous conduit à des postulats du type de la « réincarnation »...

Cette éventualité ne saurait me convenir car je la trouve discordante et dissonante vibratoirement parlant...

Par ailleurs, je n'ai crainte d'une dilution de mon être au sein de l'ÊTRE Universel et cosmique qui ensemence le monde de ses Germes de Lumières....

Notre Tradition celto-druidique, non dogmatique, offre à chacun et à chacune diverses conceptions, divers postulats proposés à son libre arbitre et à sa libre critique ce qui démontre sa grande ouverture d'Esprit dans le libre choix d'une option nous convenant...

Les propos ci-dessus relèvent de ma recherche personnelle sur ce sujet et ne sauraient concerner la pensée druidique de tous et de chacun... Ils ne sont pas pour autant figés et s'autorisent toute évolution dans le temps et l'espace....

Si certains, certaines d'entre nous se veulent retenir dans leur postulat les apports du monde chrétien ou de tout autre « religion », c'est leur droit même si la non compatibilité avec ce monde a été amplement démontrée par ailleurs...

(Les notions entre autres de péché, de purgatoire, d'enfer... sont originellement étrangères à la Tradition celto-druidique... et relève des apports tardifs et des couches de vernis apposées par la christianisation des thèmes et des récits.)

Une fois devenu un élément éthérique, vibratoire, énergétique de toute la Création, il m'importe totalement de perdre un quelconque attachement à ma personne diluée, effacée dans le Grand Tout...

Car pour moi, c'est en Cela que réside réellement « l'immortalité » à laquelle j'aspire lucidement, lumineusement...

Ainsi mes proches, mes aimés et mes aimées n'auront pas à pleurer ma mort si ce n'est peut-être ma disparition « corporelle » mais saurons « cosmunier » spirituellement avec moi par la pensée

et ce à tout moment et dans le simple fait d'être pleinement « Vivant dans le Vivant du monde » et de tout ce qui le constitue visible ou non...

A SUIVRE...

Bien fraternellement     Bran Du