Les dits du corbeau noir

DOSSIER CORSE 7 2018 BRAN DU CHANSONS ET TEXTES 01 06 JUIN

 

Dossier CORSE  7            Bran du              Mai 2018

 

 

(Chanson et textes)

 

 

 

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Ondes et lumières de Corse  photos Bran du

 

 

 

 

 

Ne t'étonnes pas...

 

 

Peuple, brûlé de soleil

L'huile d'enfer, tu l'as pressée et broyée

piétinant l'auge des siècles,

Ecrasant le fruit mûri de tes songes et de tes espérances...

 

 

Ne sois pas étonné si ta vie te glisse entre les doigts

Ne sois pas étonné si tu ne peux retenir ce bonheur d'être libre et vrai ; le jour va toujours fuyant parmi les oliviers centenaires mais, trop de poids te presse et t’oppresse dans ta cuve...

 

 

Les milans royaux survolent tes territoires de chair et de sang guettant les palombes de tes rêves et les failles de ton insouciance et de tes résignations...

La mort aussi vient du ciel comme la foudre aveugle qui s'abat sur le vivant de la terre.

Des ombres planent dans la lumière !

Des ombres planent dans la lumière !

 

L'amour est une fleur bien étrange,

magnifique, splendide, parfumée,

mais, aussitôt cueillie, elle se meurt dans le vase décoré des illusions et des habitudes...

 

Laisses la sève parcourir la fleur de vie, hume son parfum, bois la rosée de ses aubes claires, laisse le cœur s'épanouir sur sa tige, ne sépare pas le passé du devenir !...

 

 

Ne sois pas étonné si elle fane la fleur de vie, si tu la coupes, n'en sois pas étonné !...

 

 

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Alors, tu chanteras...              Bran du   01 06 2018

 

 

Sous le toit du ciel, sous le schiste vert des lauzes qui te protègent de tes peurs et de tes craintes, tu rêves ; tu rêves au fleurissement du monde, aux aubes de paix et de joie, aux bras qui se cherchent pour former la ronde de Vie...

 

 

Mais, tu rêves parmi les cendres froides de tes foyers d'espérance, car tu n'as pas su garder de braises au cœur, car tu n'a pas su entretenir le souffle de vie, car tu a laissé s'éteindre peu à peu le feu né dans les paumes de tes pères ; le feu veillé, encore et encore, par le calme sourire de tes mères, d'aube en crépuscule et de crépuscule en aurore...

Tu t'es endormi, tu t'es endormi !...

 

 

Aujourd'hui, de nouveau, tu chantes, tu chantes au diapason de tes vœux...

Dans tes voix unifiées, tu mêles l'accent des montagnes et des vallées, celui du jour et la nuit, celui de l'ombre et de la lumière, celui du passé et de l'avenir...

Tu harmonises le sang de vie et la cendre des morts...

Tu t'accordes pour dire le vrai et le juste, l'espéré et le ressenti, le concordant et le cohérent de ta pensée ajustée aux réalités du quotidien...

 

Tu fais rappel de l'humus et du terreau dans lequel attendent désespérément la graine et les semences d'un futur entendement...

 

Tu cimentes d'amour tout cela que séparent et distendent les craintes et les peurs, tout cela qui banni, qui fait exclusion de la différence, de la diversité des êtres et de ce qui les anime authentiquement et sincèrement...

 

 

Cependant, toutefois ; toutefois et cependant,

demeure la note fausse qui fait discorde dans le cœur ;

demeure la note fausse qui fait discorde dans le cœur...

 

 

Il reste de la neige accrochée aux sommets des montagnes...
Au Nord des millénaires demeurent les névés de la mémoire...

 

 

Tout se tient là dans la blancheur ternie en surface, mais non en profondeur, tout se tient là dans la splendeur, comme un ultime condensé de couleurs qui absorbe le gris et le noir...

 

 

Délave tes yeux, o chanteur, fais couler sur tes lèvres, le ru des origines, porte ta soif aux ruisseaux du souvenir, fais renaître la source dans le creux de tes paumes afin qu'elle rejaillisse pure et transparente...

 

 

Lors s'écouleront, vives et ardentes, des heures nouvelles, alors ruisselleront les rus bondissants et cascadants de la joie...

 

 

Lors tu chanteras cette eau de vie, fertile et féconde et son limon de justes espérances ;

sans fausses notes, tu chanteras cela qui va de l'infini à l'absolu, immensément libre dans le flux de ses désirs...

 

 

Ta voix, ressourcée, régénérée, revitalisée, chantera et dansera sur les ondes !...

 

 

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Sentinelles                  Bran du         mai 2018

 

 

« Sept vents parcourent les territoires de ton île...

Sept vents, bénéfiques ou malveillants...

Sept souffles en l'homme aussi, contre, pour ou tout contre la vie !... »

 

 

Des sentinelles veillent que l'on ne voit plus, que l'on ne voit pas...

 

On croit la pierre froide alors qu'elle réchauffe le cœur de ceux qui font mémoire de l'Âtre de jadis ; non comme une nostalgie qui fait saigner le cœur, qui est langueur et maladie, mais comme cela qui rassemble et unit ceux qui s'assemblent, en toute compréhension, par clair désir, par ferme volonté.

 

On ne sait qui à tailler ces pierres, qui les a tournées vers les peurs ennemies... Qu'importe, elles sont là, avec leur force qui demeure au-delà de l'indifférence et de l'oubli...

 

Celles qui demeurent, celles que la bêtise et l'ignorance n'ont pas renversées ni détruites scrutent pour nous l'horizon du devenir, affouillant l'océan des jours et des nuits, guettant si des voiles noires et sombres se profilent ou non sur la destinée de la nation, par trop d'orgueil et d'arrogance, pervertie...

 

Fidèles sont les sentinelles et leur éternelle mission...

 

A toi de savoir, à toi de vouloir, si oui ou non tu redresseras, en toi et par toi, la pierre qui fait front !...

 

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Quoi qu'île en soi !               Bran du            Mai 2018

 

 

Beaucoup sont partis sur le continent...

Beaucoup ont fait choix pour l'exil et l'exode...

Beaucoup se sont éloignés de la source et de la racine...

 

Beaucoup pris dans les serres de l'Histoire...

Leur destin, déjà, ne leur appartenait plus, enserrés dans des enjeux venus d'ailleurs avec leurs carcans et leurs licous...

 

L'expatriation est chose douloureuse, mais s'impose quand la source est tarie et que l'on a empoisonné le puits d'où l'on tirait sa survivance....

Qui n'a connu l'absence ne saurait parler de la présence, car c'est dans la distance avec ce que le cœur, en nous chérit, que l'on apprécie ce que peut être la vie qu'en elle a trouvé ou retrouvé sa véritable résidence...

 

L'éloignement, la séparation, fomentent l'oubli, mais celui-ci parfois s'estompe face à ce qui ravive le souvenir de ce qui, provisoirement, à fuit nos rêves et nos songes...

 

 

Et ce quoi qu'île en soi !....

 

 

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01/06/2018
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